Les Méchants d’animation
Article 1/6 du Dossier de Octobre 2007
INTRODUCTION

Petit tour d'horizon (non exhaustif) des méchants dans les films d'animation.
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Ursulla, Jaffar, Cruella, Frollo, Sid, Hadès, le Prince Jean, le Capitaine Crochet, Marraine la Bonne Fée, Scar, et tant d’autres encore… Ils nuisent au bonheur de nos héros préférés. Leur seul et unique but, dans la vie, est de les détruire, de leur faire du mal, de les anéantir… Ce sont les MECHANTS!!!
Les premiers films d’animation, comme Blanche-Neige ou la Belle au Bois Dormant, ne faisaient apparaître le « Méchant » que deux ou trois fois ; aujourd’hui, il est intéressant de remarquer que le méchant apparaît presqu’aussi souvent que le gentil : le rôle de méchant a été forcé d’évoluer, poussé par le succès rencontré auprès de son public !
En effet, bien souvent, ce sont eux les plus drôles, ce sont eux qui nous font tordre de rire et c’est par eux que les meilleurs gags arrivent.
Il faut bien l’avouer : Les méchants, dans les films d’animation, sont aussi nécessaires que les héros : sans eux, pas d’histoire, pas de problème… pas de film !! Mais ce que nous apprécions par-dessus tout, c’est qu’aucun « vrai » film d’animation n’aie encore dérrogé à cette règle exquise : ce sont toujours les gentils qui gagnent !!!
Voici comment ce dossier du mois est organisé :
- Le comique, fonction essentielle du Méchant : le comique est le principal ressort de ces personnages.
- Les 3 types de Méchants (les vrais méchants, les méchants cupides et les Méchants par Bêtise).
- Le physique des méchants
- Portrait des trois méchants que vous préférez (suite au sondage réalisé dernièrement)
- Les seconds Rôles de Méchants.
Bonne lecture à vous et n’oubliez pas de laisser vos commentaires !
Petit axe de réfléxion : A votre avis, les « méchants » sont-ils toujours des méchants ?
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Article 2/6 du Dossier de Octobre 2007
MECHANTS ET MALADROITS
Ce sont eux qui font l’intrigue et chacune de leurs apparitions est un moment de détente pour le spectateur : l’arrivée d’un méchant, dans les films d’animation est, bien souvent pour nous, l’occasion de passer un moment particulièrement drôle. Tout peut arriver quand le méchant entre en scène : crises de colère ridicules, gags à gogo, situations délicates, maladresses… autant de bons moments qui nous font parfois oublier que ce sont eux les méchants !!!
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Hadès, dans Hercule enchaîne échecs sur échecs, ce qui le met dans des colères très drôles ; son cynisme naturel, ses jeux de mot ridicules font notre plus grand bonheur !
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Voyez Gaston qui finit malencontreusement dans la boue pendant que ses « amis » sonnent la fanfare de son mariage échoué.
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Quant au Capitaine Crochet, il ne cesse de se lamenter, lui le grand méchant a peur du « crocodile »
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Revoyez cette scène ou le Prince Jean suce son « royal » pouce en appelant « Maman »
Ce sont ici les signes de régression qui font rire et qui sont en décalage total avec l’ambition des personnages. De vrais délices de gourmet !
Je vous laisse visionner cette superbe vidéo qui met en scène les plus grands méchants.
ATTENTION : montez le son !!
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Article 3/6 du Dossier de Octobre 2007
Les méchants sont bien à l’opposé de nos héros ! Il faut se rappeller que dans la plupart des films d’animation, le BIEN (représenté par le héro) et le MAL (représenté par le méchant), sont absolument séparés : le héro est un personnage parfait et lisse , il a peu de défaut, il est de préférence beau et l’aventure qu’il vit le conduit à un bonheur parfait. Il n’a aucun ressentiment vis à vis du « méchant » de l’histoire qui cherche pourtant par tous les moyens à le détruire.
Les « méchants » occupent donc un rôle central dans les films d’animation : Qu’ils soient pétris de haine ou simplement stupides, ce sont les motivations de ces méchants qui font avancer l’intrigue et qui la font rebondir. Nous pouvons classer ces « méchants » selon 3 catégories :
Les Méchants-destructeurs
(Frollo, Sid, La Reine…)
Leur méchanceté n’a pas d’explication et leurs motivations restent futiles. La psychologie de ces personnages est relativement pauvre, leurs motivations restent floues.
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La Reine ne s’en prend à Blanche-Neige que parce que cette dernière est plus belle qu’elle
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Frollo (Le Bossu de Notre-Dame), lui, n’a pas non plus de raison d’être méchant, si ce n’est le plaisir de détruire un peuple
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Maléfique (La Belle au Bois Dormant) semble n’être portée par aucune raison valable pour s’en prendre à la petite Aurore
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Sid (Toy Story) est un petit garçon méchant… un point c’est tout !
Ceux-là n’ont pas de réelle raison de s’en prendre au héro. En règle générale, ces méchants sont les plus violents ; leurs méthodes sont expéditives ; ils sont incapables d’humanité et véhiculent un sentiment de haine féroce incompréhensible pour le téléspectateur. Il n’y a aucune explication à leur méchanceté. Ce type de méchant est l’un des plus anciens et est très proche des méchants rencontrés dans les contes de fées. Ils véhiculent l’idée que la méchanceté est purement gratuite et qu’elle constitue à elle seule un non-sens : de quoi dissuader nos petites têtes blondes d’être eux-mêmes méchants…
Les Méchants-cupides
(Cruella, Edgar, Hadès…)
Les méchants cupides ont un but, un objectif. Ils ne sont pas méchants par haine mais parce qu’ils pensent que c’est le meilleur moyen pour eux de réaliser leurs machiaveliques projets :
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Cruella dans Les 101 Dalmatiens veut un manteau de fourrure,
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Edgar dans Les Aristochats veut hériter de la fortune de sa maîtresse,
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Jafar dans Aladdin voudrait être Sultan à la place du Sultan,
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Skar dans Le Roi Lion veut devenir roi de la jungle ,
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Hades dans Hercule veut devenir le dieu des dieux,
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Mc Leach (Bernard et Bianca au Pays des Kangourous) veut capturer les animaux pour leur valeur marchande
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Gaston (La Belle et la Bête) veut éliminer la Bête pour pouvair épouser Belle…
Il est intéressant de remarquer que le principal mobile de ces méchants est de l’ordre du pouvoir et que leurs préoccupations sont toujours vénales.
Mais heureusement pour nous, ce sont également des méchants qui peuvent connaitre de grands moments de maladresse (pour notre plus grand bonheur). Ils sont, en général, moins violents que les méchants-destructeurs, mais leurs méthodes sont déloyales, biaisées et ne réussisent qu’à les mettre en situation d’échec. Ce type de méchant est le plus répandu parce qu’il offre une grande liberté d’action aux créateurs de films d’animation. Ils véhiculent l’idée que la méchanceté ne conduit qu’à l’échec et que l’attitude déloyale ne doit pas être adoptée.
Les Faux-méchants
(Prince Jean, La reine de Coeur, Crochet…)
Le Faux-Méchant est méchant avant tout par bêtise et par ignorance : Il n’a pas, comme les méchants-destructeurs, le mal « en lui », mais il se conduit comme tel tout simplement parce qu’il a pris la mauvaise habitude d’être toujours entendu et écouté par tous. Sa méchanceté n’est qu’une « réponse » aux situations ou aux personnages qui les échappent. Ces méchants sont les plus drôles et les plus ridicules de tous.
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Le Prince Jean (Robin des Bois) ressemble plus à un enfant gâté qu’à un méchant cruel et sanguinaire. Son assurance, ses maladresses, et ses attitudes enfantines (il suce son pouce à chaque fois qu’il est contrarié), en font un méchant attachant auquel il est facile de s’identifier et dont on peut facilement rire.
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La Reine de coeur (Alice au Pays des Merveilles) ressemble, elle aussi à une petite fille pourrie-gâtée. Sa méchanceté fait plus figure de mauvaise humeur ; ses actions peuvent tout à fait être comparées à celles des petits enfants coléreux dont les quatre volontés doivent être respectées sous peine de colère.
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Crochet (Peter Pan) fait lui aussi figure de petit monstre gâté : ses craintes du « crocodile », son désir de s’emparer de la « maman » nous rappellent étrangement notre plus tendre enfance…
Les faux-méchants sont bien souvent des personnages couronnés : une façon peut-être de ridiculiser toute forme d’autorité ou de faire un pied de nez au royalisme ? Toujours est-il que ces faux-méchants couronnés nous renvoient étrangement à nos propres enfants, à nos enfants-rois ; histoire, peut-être, de leur faire comprendre, de façon détournée, que leurs petites colères quotidiennes peuvent vite nous rendre la vie infernale… C’est peut-être aussi pour cela que ces méchants sont souvent eux aussi, très attachants !
Les rôles de méchants dans les films d’animation, ont beaucoup évolué au fil du temps. Cantonnés au départ à n’être que des êtres vils et creux, dont la méchanceté ne s’expliquait pas, ils prennent aujourd’hui une place de choix : leur psychologie devient plus complexe et plus réaliste. Le succés rencontré par les méchants est tel que d’une à deux apparitions au départ, ils font désormais partie intégrante de la trame des films d’animation et sont même souvent le moteur principal qui fait évoluer l’histoire.
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Article 4/6 du Dossier de Octobre 2007
DES PHYSIQUES PARTICULIERS
L’aviez-vous remarqué ? On reconnait toujours le méchant avant même qu’il n’ouvre la bouche.
Le méchant se reconnait tout d’abord par son physique plutôt disgracieux : Ursulla (La petite Sirène), Stromboli (Pinocchio), la Reine de Coeur (Alice au Pays des merveilles) sont gros : un reste de la première génération de films d’animation où les moches étaient forcément méchants. Cette remarque est d’autant plus vraie pour les femmes : La Reine (Blanche-Neige) se transforme en vilaine vieille ; ne parlons pas de Cruella ou de Madame Médusa, toutes deux incarnant le « type » de la femme vulgaire et foncièrement mauvaise, les cheuveux décolorés, la cloppe au bec… à croire que la méchanceté elle-même rend moche !
Le méchant est donc souvent moche ou gros ; il peut également présenter une anormalité physique, comme Scar (Le Roi Lion), qui a une cicatrice sur le visage, Crochet (Peter Pan), dont le bras est infirme, ou comme la Reine (Blanche-Neige) qui apparaît bossue…
Et oui, c’est peut-être consternant de l’avouer, mais les films d’animation sont tout de même bourrés d’à-prioris foncièrement ridicules : Si l’on n’est pas beau, grand et fort, on est un « méchant » ! Sur ce point, admettons que seuls Shrek, Fiona et la Bête (La Belle et la Bête) sont des gentils au physique disgracieux !
Néanmoins, le « méchant » n’est pas toujours moche : Gaston est un belâtre, la sorcière dans Blanche-Neige, est une femme bien faite ; mais on peut affirmer que si le méchant n’est pas moche, il est forcément antipathique, de par certains de ses traits, de par son regard ou sa posture. La représentation du statut gentil / méchant est donc avant tout visuelle, les créateurs ont recours de façon systématique à des procédés de caractérisation basiques qui permettent, notamment à l’enfant, de reconnaître immédiatement qui est le gentil et qui est le méchant.
Autre caractéristique : la couleur dominante du méchant est le noir dans toutes ses déclinaisons (gris, violet ou vert-caca) et le rouge (qui renvoie symboliquement à la mort, mais aussi parceque c’est une couleur facilement repérable) ; le méchant vit dans les ténèbres ou dans les recoins : La méchante fée (la Belle au Bois Dormant) vit recluse ; le repère de Gaston (La Belle et la Bête) est un bar miteux mal fréquenté ; Ursulla (La Petite Sirène), occupe le fond de l’océan. Tous ont des visages anguleux, marqués et sombres : des caractéristiques qui permettent à l’enfant de l’identifier dès le départ.
Les voix des méchants sont caractéristiques : sombres, caverneuses, parfois enrouées ; elle tranchent bien souvent avec les voix claires et fluettes des héros ; l’exemple le plus frappant se situe dans la Petite Sirène où l’attribut principal de l’héroïne (sa belle voix) est substitué par Ursulla qui s’en sert, à son tout pour séduire Eric.
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Article 5/6 du Dossier de Octobre 2007
LES SECONDS RÔLES CHEZ LES MECHANTS
Les méchants agissent rarement seuls, ils sont très souvent aidés par des complices :
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Hadès se sert de Megara et de Peine et Panique,
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Jafar se sert de Iago,
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Prince Jean de Persifleur (Triste Sire),
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Mac Leach est obéït de Johanna,
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Skar dispose des hyènes,
Le shéma est toujours le même : le méchant principal dispose de ses accolytes (qui vont souvent par paire) pour l’aider à exécuter leur plan. Le second rôle est sous la coupelle du méchant principal ; il n’en est que l’exécutant et est complètement sous ses ordres. Il est son esclave et le méchant se donne tous les droits sur lui, ce qui donne naissance à de délicieux passages comiques… Tous ces seconds rôles ont un point commun, celui de n’avoir pour unique objectif que de nous faire rire.
On se rappelle des hyènes tentant de poursuivre Simba et renonçant face à des ronces, de Peine et Panique qui échouent à cause de l’arrivée de deux paysans ou bien de Johanna (Bernard et Bianca au pays des Kangourous) qui prend des coups… La crainte de leur maître est telle qu’ils n’avouent pas avoir échoué et coulent tranquillement des jours heureux en attendant le retour de bâton. Entre deux, chacune de leurs apparitions nous tord de rire puisqu’ils se révèlent incapables, la plupart du temps, de mener à bien leur mission.
IAGO : UN SECOND RÔLE D’EXCEPTION
Le personnage de Iago (Aladin) est assez atypique et mérite que l’on s’y attarde un peu.
Si tout le monde s’accorde à dire que le vrai méchant dans Aladin est Jafar, un regard plus avisé aura vite fait de remarquer que Iago tient une place à part entière dans ce duo. Iago ne se contente pas d’être un exécutant : il monte des plans avec son maître ; d’ailleurs, l’idée de marier Jasmine à Jafar ne vient pas de ce dernier : c’est Iago qui lance l’idée, qui, de prime abord, étonne Jafar lui-même.
Iago est une sorte de mise en abîme de la méchanceté puisque ce dernier aide Jafar et ne subit ses colères que parce qu’il berce lui-même le secrêt espoir de devenir Grand Vizir sous les ordres de Jafar (Une initiation à la politique pour nos enfants ?). D’ailleurs, Iago ne semble pas dépendant de Jafar : il garde son indépendance tout au long des autres épisodes d’Aladin, navigant tour à tour entre les méchants et les gentils, pactisant avec Aladin puis revenant vers Jafar selon le contexte. Ce second rôle tranche avec les seconds rôles habituels : il n’accepte de jouer les sous-fifres que pour mieux servir ses propres intérêts.
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Article 6/6 du Dossier de Octobre 2007
Le mois dernier, nous vous avons proposé de voter pour votre méchant préféré. Voici donc le portrait des 3 méchants qui ont eu votre préférence :
Ce sont les deux demi-soeurs de Cendrillon. Elles incarnent la jalousie et la rancoeur, plus précisément celle que l’on ressent contre un frère ou une soeur. Javotte et Anastasie représentent la mauvaise éducation : celle faite dans l’excès, dans le vice et dans le culte de l’enfant-roi. Cette éducation est stigmatisée par le physique disgracieux des deux jeunes filles : des pommettes excessivement saillantes, un nez énorme ou pointu, une machoire déformée et des rondeurs inappropriées. En réalité, Javotte et Anastasie ne forment qu’une seule et même personne : leurs répliques vont de pair et se complètent l’une l’autre. Elles sont le pendant de Cendrillon et permettent de mettre en valeur la beauté, la simplicité et la douceur de cette dernière. Classées dans la catégorie des Faux-Méchants, Javotte et Anastasie sont également l’occasion de se moquer le la bourgeoisie auto-suffisante et ridicule, et de remettre en cause une conception éronée de l’amour : celle qui croit que pour le rencontrer, il faut courrir après.
Leurs prénoms : Le prénom Javotte désigne une masse de fer coulé dans laquelle est encastrée une enclume. Quant au prénom Anastasie, il désigne la censure notamment dans la presse (le mot tire probablement son origine du pape Anastase Ier qui a inauguré la censure chrétienne en interdisant certains livres). Le prénom, dans les films d’animation, est toujours un révélateur !
Scar
C’est l’oncle de Simba (Le Roin Lion). Scar incarne avant tout le mythe des guerres fratricides (entre frères) et la jalousie devant la réussite de l’autre. Scar est aussi le pendant de Mufasa : Mufasa représente l’image du « bon » roi, celui qui respecte ses sujets, le juste ; alors que Scar représente le « mauvais » roi : le despote ou le tyran, dont seule la satisfaction personnelle est en jeu dans sa façon de reigner. Scar représente également la trahison dans un sens quasi-religieux puisque sa trahison fait penser à celle de Juda…
Il est manipulateur : Simba n’est pour lui qu’un moyen de toucher son frère et d’accéder au trône. Méchant-Cupide, ses méthodes sont violentes et expéditives. Néanmoins, Scar ne se « salit » pas les mains pour autant et laisse à ses sous-fifres (les hyiènes) le soin d’exécuter le sale boulot (tuer Simba, par exemple). Calculateur, Scar est un fin stratège. C’est néanmoins un bien piètre comédien, puisque sa prestation auprès de ses nouveaux administrés laisse ceux-ci plutôt dubitatifs. A travers ce personnage, l’enfant comprend le cycle éternel et apprend notament que dans la vie, tout acte a des répercussions. Il est également mis en garde contre les excés de pouvoir : le despotisme, l’intolérance et l’égoïsme.
J’attire votre attention sur la façon particulièrement violente, ce qui reste rare chez Disney, avec laquelle Scar est tué (dévoré par les hiènes). Plusieurs interprétations peuvent être faites sur ce point :
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La morale de l’histoire est : « respectez le cycle éternel, faute de quoi, vous risquez de mourir » : un message écologique ?
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La morale de cette histoire est : « ne faites pas le mal, vous serez sévèrement puni » : un message à caractère quasi-religieux ?
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La morale de l’histoire est »une personne mauvaise mérite de mourir » : un message POUR la peine de mort ?
Son prénom : Le mot « scar« , en anglais, signifie « cicatrice« , à l’instar de celle portée par le personnage, mais également à l’instar de celle qu’il laissera à tout jamais dans l’esprit de Simba. Scar est lui-même « marqué » par la vie : physiquement (sa cicatrice), mais aussi mentalement puisque dès le début de l’histoire, il apparait comme un être amer et empli convoitise.
Merci à Pitouwh pour son interprétation : pitouwh.unblog.fr
Plutôt qu’une référence à Judas avec le fratricide commis par Scar, je pense qu’il faudrait mieux y voir une référence à Abel et Caïn, deux des frères nés d’Adam et Eve et dont le second tua le premier par jalousie… ce qui ressemblerait plus à l’histoire du Roi lion.
Mais il est aussi une autre référence évidente dans ce chef d’oeuvre d’animation : celle au Hamlet de Shakespeare, où Hamlet voit son père tué par son oncle avant que celui-ci ne vole le trône. Hamlet fuit alors son royaume et, quand il y reviendra, ce sera pour se venger de son oncle et le tuer… oui, c’est exactement la même histoire ! (et en plus, dans les deux histoires, le père mort réapparaît à son fils sous la forme d’un fantôme, dans les deux cas pour le pousser à reconquérir sa place).
Merci à vous Pitouwh
Le Capitaine Crochet
C’est l’ennemi juré de Peter Pan. Le Capitaine Crochet peut être classé parmis les Faux-Méchants. Il est le pendant de Peter Pan puisqu’il représente (tout comme Scar), la mauvaise façon de gouverner : une façon violente, irrespectueuse, despotique et égoïste, alors que Peter Pan est un chef de file quelque peu directif, certes, mais tout à fait ouvert au changement. C’est la méchanceté de ce capitaine qui met en valeur la gentillesse de Peter. Il représente la « mauvaise » façon d’acquérir les choses (par la force), il est le mauvais fils, celui qui ne trouve pas de maman à sa mesure. Il représente également la punition qui menace lorsque l’on a un mauvais comportement : tout comme nous, nous menaçons nos enfants du « père fouétard » ou de la « bêbête », Crochet sait que le « crocodile » est là et veille à la moindre occasion de le punir. La crainte de Crochet est en totale contradiction avec ses aspirations : il apparait ainsi comme un personnage ridicule et assure les scènes comiques du film.
Le Capitaine Crochet est, lui aussi, un faux-méchant : ses attitudes ne sont qu’une réponse au monde qu’il l’entoure et sa méchanceté est le seul moyen qu’il a trouvé pour que ses quatre volontés soient exécutées.
Son prénom : Il est particulièrement révélateur ; il évoque à la fois sa mutilation physique (la « punition » du crocodile) et son esprit tordu (comme un crochet), une façon peut-être, encore, de sous-entendre que la méchanceté est anormale. C’est néanmoins un « Capitaine », une façon encore de ridiculiser l’autorité.
Vous pouvez continuer de voter pour votre méchant préféré !!

Le portrait de votre méchant préféré n’a pas été publié ?
-Si vous souhaitez voir publier le portrait d’un autre « méchant », quel qu’il soit,
merci de bien vouloir utiliser la rubrique « demande d’article » -
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