Archive de la catégorie ‘Les Films d’Animation’

Secrêts de tournage… Aladin

Jeudi 24 janvier 2008

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- L’intrigue est similaire au film  »Le Voleur de Bagdad », film muet de 1924 qui connut une seconde version en 1940 au cinéma. Les noms d’Abu et Jafar en sont tirés. L’intrigue s’inspire aussi d’éléments élaborés lors d’une première utilisation de l’univers d’Aladdin dans le long-métrage d’animation,  »La Bande à Picsou, le film : Le trésor de la lampe perdue » (1989).

 

- Dans la version originale, certains vers de la chanson  »Arabian Nights » (Nuits d’Arabie) ont été censurés :

« Where they’ll cut off your ear if they don’t like your face / It’s barbaric, but, hey, it’s home. »

Là où ils te coupent les oreilles s’ils n’aiment pas ton visage / C’est barbare, mais, eh, c’est chez moi

Ces vers furent transformés en :

« Where it’s flat and immense and the heat is intense / It’s barbaric, but, hey, it’s home. »

Là où c’est plat et immense et où la chaleur est intense / C’est barbare, mais, eh, c’est chez moi

 Ces vers ont été modifiés suite aux protestations de l’ADC (American-Arab Anti-Discrimination Committee). La version française n’a pas souffert de ce problème : « Moi je viens d’un pays de désert infini / Où les caravanes rêvent et flânent / Où, pendant ton sommeil / Les serpents t’ensorcellent ! / C’est bizarre çà ? Mais, eh, c’est chez moi ! », cependant les paroles de la version québécoise furent changée pour la sortie DVD.

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 - C’était la première fois avec Robin Williams, qui interprète la voix du Génie (et celle du narrateur), qu’un grand film d’animation américain incluait une star dans sa distribution en tant qu’élément de promotion. Le phénomène devint par la suite plus important avec, par exemple, Tom Hanks dans  »Toy Story » (1995) ou Mike Myers et Eddie Murphy dans  »Shrek » (2001). Robin Williams a tellement improvisé qu’il y eut plus de 16 heures d’enregistrement, alors que le film ne dure qu’une heure et demie. Il a cependant accepté d’être payé au plus bas salaire d’un acteur de studio, à la condition que sa voix ne soit pas utilisée pour du merchandising et que le Génie occupe moins de 25% de la place sur les affiches et dans les bandes-annonces. Ces règles n’ayant pas été respectées, Robin Williams s’est brouillé avec la Walt Disney Company. Il n’apparaît donc ni dans la suite  »Le Retour de Jafar », ni dans la série télé, où il est remplacé par Dan Castellaneta. Pour tenter de se faire pardonner, Michael Eisner, président de Disney, lui a offert un Picasso (que l’acteur a refusé). Ce n’est qu’après le départ de Jeffrey Katzenberg, un des producteurs d »’Aladdin », que des excuses publiques et des promesses amenèrent Robbin Williams à revenir. Les enregistrements déjà réalisés par Dan Castellaneta pour  »Aladdin et le roi des voleurs » furent entièrement refaits pour permettre à Robbin Williams d’y participer.

- dans la foule, Aladdin bouscule deux hommes qui sont des caricatures de John Musker et Ron Clements, les réalisateurs.

La Belle et le Clochard : Un film d’avant-garde

Vendredi 18 janvier 2008

Naissance d’une légende

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« La belle et le clochard » reste l’un des plus grands classiques de Walt Disney et ce film a marqué plusieurs générations d’enfants, émus par l’histoire d’amour entre les deux personnages, pleurant lors de l’accident de César ou frissonnant à la vue du rat.

La création de ce long métrage d’animation a débuté en 1937 lorsque Joe Grant, un brillant dessinateur et scénariste embauché par Walt Disney en 1933, montre à son patron une ébauche de scénario inspiré par son cocker, Lady. Walt aime bien cette idée de faire un court-métrage sur les chiens, surtout qu’il affectionne lui-même ces animaux, et il propose à Joe de travailler sur le scénario et de lui proposer un storyboard.

Le travail est terminé en 1943 et Joe Grant montre fièrement les dizaines de dessins qui reconstituent toute la trame de l’histoire. Malheureusement, Walt Disney trouve que l’histoire ne mérite pas de travailler davantage sur le sujet et il enterre le projet. C’est aussi l’époque où les studios sont en veille à cause de la seconde guerre mondiale. Quelques années plus tard, Walt Disney découvre la nouvelle, « Happy Dan and the Whistling Dog », parue dans le journal ‘Cosmopolitan’ qui est une revue littéraire à l’époque. Signée Ward Green, cette histoire de chien introduit des personnages complémentaires à ceux de Joe Grant. Walt contacte donc Ward Green et lui demande d’écrire une histoire qui servirait de base au film.

Le projet de film est alors remis sur les rails avec Frank Thomas et Ollie Johnston, tous deux responsables des animations, qui sont chargés de mettre en forme et en mouvement les personnages du long-métrage. Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske, qui avaient déjà dirigé « Peter Pan », « Cendrillon » et « Alice au Pays des Merveilles » sont chargés de réaliser « La belle et le clochard », nom du partenaire de Lady décidé par Walt Disney lui-même.

En 1949, alors que le film est en pleine création, Joe Grant se fâche avec son patron et quitte Disney. Walt lui en voudra tellement qu’il supprimera toute référence au premier scénariste de son film et qu’il va inventer une nouvelle légende : Ce serait lui qui a eu l’idée du film alors qu’il avait offert à sa femme un petit chiot dans un boite, comme on le voit dans la séquence d’introduction !

Un travail d’avant-garde

L’action du film se situe au tout début du XXème siècle, une période particulièrement importante pour Walt Disney qui a insisté pour que les éléments essentiels de sa jeunesse apparaissent dans le film : les premières automobiles, les premiers téléphones, une petite ville qui ressemble à Marceline (où Walt a passé une partie de son enfance)… Pour autant, ce n’est pas un film sur la nostalgie mais l’une des plus mythiques histoires d’amour du cinéma !

Par bien des aspects, « La belle et le clochard » est un film d’avant-garde pour l’époque. Sorti en 1955, près de 20 ans après la première ébauche de scénario, Walt Disney en fait le premier long métrage d’animation à sortir en cinémascope. Mais comme la plupart des salles de cinéma ne peuvent diffuser ce format, une autre version, en 4/3 sera produite simultanément. C’est aussi la première histoire ‘originale’ que Disney adapte en long métrage.

Techniquement, les studios Disney sont alors à leur apogée. Plus de 150 dessinateurs et animateurs travaillent sur les 110 000 dessins couleurs du film, utilisant les techniques de pointes de l’époque : story-board animés, celluloïds transparents apposés sur les décors peints… Les décors sont d’ailleurs l’un des points essentiels du film. Ils sont peints par de grands artistes qui se sont inspirés des toiles de Norman Rockwell pour retrouver une ambiance ‘début de siècle’.

La musique n’est pas en reste, avec des chansons très inspirées écrites par la chanteuse et actrice Peggy Lee et par Sonny Burke, qui a fait ses armes dans la sonorisation de films muets. Pour que les animations et les voix ‘collent’ bien ensemble, ces dernières seront enregistrées d’abord, une technique relativement nouvelle, et les animateurs s’inspireront de ces enregistrements pour adapter leurs dessins. Les mouvements des animaux seront reproduits après une minutieuse étude de dizaines d’heures de films de vrais animaux et on dit même qu’un véritable rat en cage aurait servit à étudier le comportement de cet animal pour la scène de la bataille avec le clochard.

Critique subjective

Tout le monde garde en mémoire la scène du ‘repas’ dans le restaurant italien où Lady et le Clochard mangent le même spaghetti au son de la chanson « Bella Notte ». En réfléchissant un peu, il est même probable que vous vous souveniez de toute l’histoire et des personnages hauts en couleur du film. C’est là la marque même d’un grand film du septième art. Pour les petits et les grands, « La belle et le clochard » est sans doute le plus réussi des films de Walt Disney.

Tarzan ou les affres de l’adoption

Mercredi 12 décembre 2007

Tarzan est orphelin ; il est recueilli par une sorte de « famille d’accueil », représentée par la tribu de Kerchak.tarzan4.jpg

tarzan3.jpgLa figure paternelle (Kerchak) ressemble aux figures paternelles « traditionnelles » que l’on rencontre dans les autres films d’animation (Bambi, Peter Pan… ) : Elle est froide et inaccessible. 

La figure maternelle est, elle aussi, très traditionnelle : douce et disponible, comme dans Dumbo, Les Aristochats… 

Cette « famille d’accueil », et notamment la mère, décide de taire à Tarzan ses véritables origines : Tarzan grandit naïvement, pensant appartenir à cette tribu, habité, néanmoins, par un mal-être inexplicable du à ce non-dit. L’histoire de Tarzan semble mettre en scène les difficultés rencontrées, pour les parents comme pour les enfants, dans le cadre de l’adoption. Les rapports de Tarzan aux autres sont emprunts de ce mal-être : Tarzan essuie tour à tour rejets, moqueries et bizuttages de la part de ses congénères. Il se cherche (« Pourquoi ne trouves-tu pas ton propre cri ? » lui demande même sa mère). A une époque où il était honteux de changer de partenaire sexuel, de nombreuses générations ont tu aux enfants illégitimes ou d’un premier lit leur « différence », les laissant croire, toute leur enfance, et parfois bien au-delà, qu’ils étaient nés dans le même cadre que leurs frères et soeurs. L’histoire de Tarzan semble poser cette question : Faut-il dire à l’enfant qu’il n’est pas « comme » ses frères et soeurs ? Immanquablement, l’histoire de Tarzan répond « OUI ». D’ailleurs, lorsque ce dernier se rend compte de la vérité, il reproche à sa mère d’adoption de la lui avoir tu : « Pourquoi tu ne m’as jamais dit qu’il y avait des créatures qui me ressemblaient ? » reproche-t-il à sa mère.tarzan2.jpgTok, la gueunon fait office de soeur pour Tarzan ; et ce personnage traduit bien ce que peut l’on peut ressentir à l’encontre d’un frère « illégitime » caché : un amour fraternel sans limite, mêlé à l’étrange sensation que cet « alter-égo » est un boulet que traîne toute la famille.

Tarzan se cherche pendant longtemps : là où les autres héros d’animation vivent leur histoire assez jeunes, Tarzan n’arrive pas à s’émanciper de sa famille ; il s’y accroche comme à son mal-être et ce n’est qu’après avoir compris qu’il avait été adopté que son aventure peut commencer.

La première étape de l’émancipation de Tarzan est de devenir un homme à part entière ; la seconde est de quitter la vie animale.

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C’est lorsqu’il tue le tigre que tarzan devient véritablement un homme : Cette scène initiatique est très forte en symboles :

  • Tout d’abord, Tarzan venge la mort de ses parents
  • Tarzan ne tue pas de façon animale mais comme un homme : avec une arme, aiguisée et réalisée par lui-même (l’arme est le symbole suprème de l’humanité)
  • Notons au passage que cette arme est un symbole phallique : il devient un homme au moment où il apprend à se servir de son arme-sexe, et ce n’est pas un hasard si cet épisode intervient juste avant la rencontre de Jane
  • C’est après avoir tué le tigre que Tarzan trouve enfin SON cri, un cri libérateur
  • C’est en s’affirmant, et donc en assumant sa différence, que Tarzan obtient la reconnaissance de sa famille d’accueil, et notamment celle de son père symbolique

Voilà donc le sens de cette scène d’initiation où Tarzan devient enfin un homme. Une fois qu’il sait la vérité, il décide de retrouver sa famille initiale symbolique (l’Angleterre). Cette scène déclenche l’instinct de Tarzan : celui de retrouver les siens (et une femme) : Comme n’importe quel enfant qui apprendrait qu’il n’a pas été élevé par ses vrais parents, Tarzan a le réflexe de « rechercher » ces derniers, avec tout le sentiment de culpabilité que cela engendre chez lui : la sensation de trahir sa famille d’adoption en allant retrouver sa famille naturelle. Kerchak lui-même le lui reproche :

« Je t’ai demandé de protéger notre famille… (entendez par là : respecte ce que nous avons fait pour toi en ne nous reniant jamais)

et tu nous as trahis » (comprenez : en voulant retrouver ton autre famille, tu nous renies)

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Parfois (souvent) certains parents adoptifs acceptent mal que l’enfant qu’ils ont adopté, une fois qu’il a découvert la vérité, recherche sa famille initiale, c’est peut-être pour cela qu’elle avait décidé, au tout début de l’histoire, de lui taire la vérité. Mais les enfants sentent tout : ils sentent qu’ils ne sont pas comme les autres, ils préssentent leur différence, savent les choses et finissent par les découvrir. Tarzan affirme que le secrêt de notre naissance doit nous être transmise sans déperdition, faute de quoi notre développement s’en trouve dévié…

prenons-en note et exorcisons nos vieilles craintes ancestrales !

ET VOUS, QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Suite, Sagas, Séquelles…

Samedi 1 décembre 2007

Article 1/6 du Dossier de Décembre 2007   

Manque d’inspiration

ou

coup marketing ?

Après s’être longtemps refusé à réaliser des suites à ses grands classiques, Disney s’est finalement laissé prendre au jeu dans le milieu des années 90 en donnant une suite à Aladdin. Depuis, tous les grands classiques bénéficient d’une suite ou même de plusieurs. L’objectif ? Produire un film à petit budget, destiné, pour la grande majorité, à sortir directement en vidéo sans passage au cinéma et à rapporter gros à coup sûr car il s’agit de la suite d’un film qui a déjà fait ses preuves : Soucieux de connaître la suite des aventures de leurs héros, les petits bambins auront donc vite fait de convaincre leurs parents à l’achat du produit, ces derniers ne feront d’ailleurs pas la différence entre le film original et la suite tant les esprits d’aujourd’hui prêtent une totale confiance au label Disney.

Suite, Sagas, Séquelles...  dans Les Films d'Animation Jafar Voleurs dans Les Films d'Animation Pocahontas2 Lion2 Sirene2

 

Si les premières tentatives furent assez honorables, elles n’en resteront pas pour autant dans les annales. Si l’on ne conteste pas le plaisir que l’on a en regardant la Belle et la Bête 2 -un Noël Enchanté, ou le Roi Lion 2 -l’Honneur de la Tribu, il en va tout autrement quant à leur intérêt intrinsèque, proche du zéro pointé. Mais là encore, on n’osait trop critiquer, tant l’animation tenait à peu près la route, et n’avait pour autre prétention que de divertir nos chères têtes blondes (car il va bien de soi que les cinéphiles ne sont nullement visés). 
 

Mais qu’en est-il du produit ? Le budget n’étant pas aussi conséquent que celui d’un grand-classique, la qualité en pâtit. Graphiquement d’abord (décors exempts de profondeur et de détails, animation grossière, pas de recours de grande envergure à l’outil informatique…) ; puis d’un point de vue scénaristique où l’intrigue peine souvent à se détacher de l’histoire du film original… quand elle n’est pas ouvertement recyclée.
Gardons également à l’esprit que le travail n’est pas exécuté par des animateurs aussi prestigieux que ceux travaillant sur les grands-classiques. La réalisation des suites est, d’ailleurs, bien souvent délocalisée. Que se soit au Japon, en Australie ou même en France, les américains -qui sont à la source du projet- ne sont pas toujours suffisament impliqués dans la production des suites, de par la distance qui sépare les continents mais aussi parce qu’ils se moquent un peu du résultat étant donné qu’il est question d’un simple produit vidéo dont le potentiel commercial est déjà assuré par la popularité du grand-classique auquel il fait suite et qui ne pourra manifestement qu’arrondir les fins de mois de Mickey.

Typologie des Scénarios

Samedi 1 décembre 2007

Article 2/6 du Dossier de Décembre 2007   

LES SUITES DE FILMS

La plupart du temps, il faut le reconnaître, les « suites » sont plutôt insipides et n’également que très rarement l’histoire originale.  

D’un point de vue scénaristique, deux solutions s’imposent mais on reste toujours dans le passable voire le lamentable :

  • Dans le premier cas, la suite est un remake du film original (Le Roi Lion 2, La Belle et le Clochard 2, La Petite Sirène 2), c’est à dire que la suite raconte -à quelque chose près- la même histoire que son prédecesseur.
  • Dans un second cas, la suite reprend l’histoire là où elle s’était arrêtée dans le film original et il s’agit d’une continuité logique (Le Retour de Jafar, Pocahontas 2).
  • Il peut aussi s’agir d’un un ajout, c’est-à-dire que la suite se place à mi-chemin du premier film (la Belle et la Bête 2, Bambi 2).

Les Remake :

Typologie des Scénarios dans Les Films d'Animation Clochard2  Sirene2 dans Les Films d'Animation  Lion2

De nombreuses « suites » ne sont qu’une pâle copie du chef d’oeuvre original. L’intrigue n’en est qu’un pauvre copier-coller, même si l’on brouille légèrement les pistes et que les héros deviennent des héroines dont les aspirations sont à l’opposé de celles de leur parents. Prenons quelques exemples :

LE ROI-LION

1- Simba est victime de son oncle Scar

2- La fille de Simba est victime de la femme de Scar (même combat mais au féminin)

LA BELLE ET LE CLOCHARD

1- Le clochard recontre Lady

2- Scamp, fils de la Belle et le Clochard, rencontre la clocharde Angel

LA PETITE SIRENE

1- Ariel veut devenir humaine et affronte Ursula

2- Mélodie, la fille d’Ariel, veut devenir une sirène et affronte Medusa, la soeur d’Ursula

D’ailleurs, les changements soudains et opposés des ambitions des héros entre le film original et sa suite favorisent la naissance d’une certaine amertume chez le spectateur : Les personnages Disney tant idéalisés et aimés dans leur première prestation à l’écran deviennent presque détestables de par leur tempérament versatile :
- Ariel veut devenir humaine mais sa fille Mélodie veut devenir Sirène.
- Le Clochard se fait domestiquer mais ne supportant plus le bain dominical, son fils Scamp rêve de vivre dans la rue.

Vous aurez aussi remarqué que les héros des suites demeurent « des fils à papa » :
- Kiara est la fille de Simba (le Roi Lion)
- Scamp est le fils de la Belle et le Clochard
- Mélodie est la fille de Ariel et du prince Eric (La Petite Sirène)
Il est à noter que les méchants ne sont pas beaucoup plus téméraires et font rarement appel à des personnes extérieures :
- Zira est la veuve de Scar (le Roi Lion)
- Medusa est la soeur de Ursula (la Petite Sirène)

Dans l’ensemble, les clins d’oeil au film premier du nom sont souvent un peu trop importants et le spectateur devient victime du manque d’inspiration et d’inventivité des réalisateurs. il suffit de lire les sous-titres pour le constater : « Retour à l’océan », « Retour au Pays Imaginaire » laissent suggérer une certaine redondance, une certaine exploitation du filon jusqu’à usure totale (voire même au-delà) et le manque d’originalité.

Dans le cas de La Belle et le Clochard 2, on peut se questionner si la suite (parfaite copie de l’original réalisée 45 ans plus tôt, même la célèbre scène des spaghettis a été refaite !) n’a pas pour objectif de relancer l’intêret des jeunots qui ne trouvent peut être pas leur compte dans la version de 1955 mais se montrent en revanche très satisfaits de la nouvelle mouture : gags réactualisés, musique dans le coup, graphismes plus colorés… et chiots hyper mignons !

Bien entendu, dans le cas du Roi Lion où le film original et sa suite sont séparés de 4 ans, on a du mal à croire au coup du remake pour les nouvelles générations mais l’hypothèse selon laquelle Disney pourrait se faire de l’argent facile sans trop se casser la tête est déjà plus convaincante ! Les scénarios des 2 films diffèrent peu ; on a juste pris la peine de nous donner un héros masculin dans le premier opus et une héroine dans le second… subtilité qui n’empêche que l’on retrouve exactement les mêmes moments « clés » d’un film à l’autre :

Le Roi Lion

Le Roi Lion 2 : l’honneur de la tribu

« L’histoire de la vie » pour la naissance de Simba « Il vit en toi » pour la naissance de Kiara
le face à face de Mufasa avec son fils après que celui-ci se soit aventuré sur les terres interdites le face à face de Simba avec sa fille après que celle-ci se soit aventurée sur les terres interdites
« Soyez Prêtes » lorsque Scar présente son plan machiavélique aux hyènes pour éliminer Mufasa « Mon chant d’espoir » lorsque Zira présente son plan machiavélique à Kovu pour éliminer Simba
l’exclusion de Simba de la Terre des lions l’exclusion de Kovu de la terre des lions
« L’amour brille sous les étoiles » quand Simba retrouve Nala dans une scène très romantique « A Upendi » quand Kovu et Kiara se retrouvent dans une scène romantique

Intrigues inédites

Certaines suites ne copient pas et innovent ! Aladdin et le Roi des Voleurs, par exemple, tente de se démarquer de ses prédécesseurs en oubliant le mythe de la lampe magique pour s’intéresser davantage au cas des 40 voleurs et à la main de Midas. Faisant la part belle à de nouveaux personnages (Zephyr, Madeleine…).

L’intrigue du Bossu de Notre-Dame 2 est assez différente de celle du film original puisqu’ici un méchant vilain tente de s’emparer d’une des cloches de Notre-Dame (soupir !).

Bossu2 Cendrillon2 Pan2

D’un point de vue critique…

Samedi 1 décembre 2007

Article 3/6 du Dossier de Décembre 2007   

LES SUITES DE FILMS

Disney perd peu à peu son monopole dans le monde de l’animation et remet en question les codes de fabrication de ses longs-métrages (absence de chansons, abandon de l’univers des contes de fées…) qui sont de moins en moins attachés aux valeurs de 1937… 

Bien sûr, il y a de la musique, de l’humour, une ligne directrice de l’histoire qui se veut très Disnéenne (la poursuite d’un rêve, de l’amour, des amis, un méchant, des larmes, des rires) ; mais tout cela est hélas mal agencé et le résultat escompté n’est pas obtenu : les musiques ne donnent pas envie d’être fredonnées, l’humour n’est pas drôle, les scènes tristes ne sont pas tristes.

Pourquoi ? Parce qu’on tombe dans l’excès, dans le stéréotype, il y a trop de clichés tandis que la qualité n’est pas au rendez-vous car un Disney c’est avant tout un équilibre très fragile qui permet d’obtenir la perfection : Il est très difficile de réunir autant de scènes variées, empreintes tantôt d’humour, puis de dramatisme ou encore de tendresse dans un film qui dépasse à peine la barre des 60 minutes. Bref, là où on passait autrefois des dizaines d’années sur un projet pour atteindre la perfection (La Belle et le Clochard est mis au goût du jour dès 1936 mais ne sortira sur les écrans qu’en 1953), aujourd’hui on met des dizaines de projets en route en s’imposant des courts délais.

RESULTAT :

La sauce ne peut pas prendre avec une contrainte de temps aussi draconienne et un manque total de motivation de l’équipe responsable du projet, celle-ci étant bercée par les dollars et non par la verve artistique !

UN BEMOL :

D'un point de vue critique...  dans Les Films d'Animation toys_story   54575 dans Les Films d'Animation

Certaines suites ont l’honneur du grand écran, à l’image de Toy Story 2 ou de Peter Pan 2. C’est bien que Disney se doute de la qualité des films que la firme réserve au seul marché vidéo… Reste à savoir pourquoi Disney semble se saboter sciemment. Il est évident que l’hommage prétendu aux oeuvres originales n’est qu’un prétexte factice : les seules lois du marketing sont à l’origine de tout cela. Car si la firme ne peut être totalement dupe quant à la qualité de ces pâles copies, elle reste confiante quant à la clientèle qu’elle saura toucher : les familles peu exigeantes. Les grands retrouvant (ou plutôt, étant censés retrouver) les héros ayant bercé leur enfance ; les plus jeunes découvrant des contes inédits, aux situations téléphonées et à l’humour facile. Le tout est de savoir jusqu’à quand ce public sera aveugle, car le retour de bâton risque d’être plus rude qu’on ne le pense pour la firme. Le bouche-à-oreille mènera alors tout naturellement le grand public vers des oeuvres plus soignées, via les studios DreamWorks ou la Fox Animation…

DVD Movie ne mache pas ses mots et qualifie de nombreuses suites d’ »insipides« . « Plus je vois toutes ces suites Disney, moins elles me divertissent et même m’intéressent », avoue ainsi Colin JACOBSON. « Je peux admettre que des efforts aient été portés sur Le Roi Lion 2 et Pocahontas 2, sans que ces suites soient transcendantes, mais je les trouvais infiniment plus divertissantes que Cendrillon 2 et ce Bossu 2. Il y a énormément de talent chez Disney, mais tout cela se trouve anéanti et balayé par ces projets sans âme ». 

Un exemple assasiné par les critiques : Cendrillon 2

208_5513La critique américaine est assassine pour « cette pathétique séquelle » (selon ses propres termes). Christopher NULL, de Film Critic, dit ainsi : « ‘La magie n’a pas pris fin à minuit ! Nous prévenait le dossier de presse de Cendrillon 2. Mais je peux vous dire à présent qu’il n’y a pas que la magie qui se soit arrêtée à minuit, elle a pris fin il y a 52 ans, quand la Cendrillon originale rentrait chez elle avec sa citrouille… Les histoires de cette suite sont sans intérêt. Les chansons sont regrettables. Et pire que tout, l’animation est atroce. Le film semble être l’objet d’un pari, ou d’une blague, peut-être des deux. Ne regardez pas ce film, et ne dites même pas à vos enfants qu’il existe ». C’est assez révélateur de la qualité de l’OAV en question !

De son côté, le mag Ciné Live s’interroge sur les nouveautés apportées par ce g_D2710777second opus. « Pas grand-chose sous le soleil de son Altesse, sinon que la magie d’antan et la perfection de l’animation du modèle sont aujourd’hui aux abonnés absents (…). Seuls les plus petits, ceux qui n’ont pas encore vu l’original de 1950, n’y verront que du feu ». Non, ce n’est pas une raison valable. Moult films nous ont prouvé que le jeune public était également soucieux d’un certain niveau de qualité. Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles, malgré ses innombrables suites, captive et fascine bien plus que ce genre de séquelle fait par-dessus la jambe. Le pire étant qu’on se doute qu’un minimum d’efforts est mobilisé pour mener à bien ces projets (animateurs débutants ou confirmés qui, dans l’urgence, délèguent et sous-traitent l’animation du film, et il semble en être de même pour les scénaristes !).

VOUS AVEZ PEUT-ÊTRE UNE AUTRE VISION, LAISSEZ-NOUS VOS COMMENTAIRES !

Les suites qui tuent le mythe initial

Samedi 1 décembre 2007

Article 4/6 du Dossier de Décembre 2007  

Nous avons précédemment évoqué ces « Suites » qui démystifient le personnage initial en les rendant vieujeux et indécis (Retour à l’Océan, par exemple). Si ces « suites » restent acceptables de par leur caractère léger, il n’en va pas de même pour d’autres « Suites » que certains n’hésitent pas d’ailleurs, à appeler « Séquelles » :

I- Pocahontas 2

Penchons-nous, pour commencer, sur un autre exemple qui, à mon humble avis, partagé, d’après ce que j’ai lu, par de nombreuses personnes, a littéralement saccagé le message original du film :  Pocahontas 2.

poca2.jpgDans le film de 1995, l’amour qu’éprouve la jeune indienne pour John Smith est paré à toute épreuve et rien ne semble pouvoir le détruire, pas même un massacre entre deux peuples et c’est sur cette magnifique histoire qu’est basé le film. Et hop ! Dans le second volet, Pocahontas, qui crevait de ne plus voir son John Smith se met à fricoter en moins de deux avec John Rolfe. D’accord, c’est osé de la part de Disney de partager une femme entre deux hommes (Pocahontas est apparemment attirée par les blancs-becs répondant au doux prénom John : avis aux amateurs !)… mais on ne parvient pas pour autant à se tirer de la tête que toute l’intrigue du premier film a été ratatinée par ce second opus ! Grrr…

 II- Le Bossu II

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Je vous laisse, par ailleurs, apprécier les propos délirants Francis Lalanne, qui est la voix attitrée de Quasimodo !), et qui confia à Home Ciné DVD au sujet du Bossu II :

« Je regrette que ce dessin animé ne sorte pas au cinéma. Il est très différent du premier et, pour moi, il a autant de valeur. J’ai adoré m’investir sur ce projet et j’espère sincèrement qu’il y aura un Bossu de Notre-Dame 3, 4 et 5″.

notredame.jpgPersonnellement, je trouvais déjà que le premier volet du Bossu s’éloignait scandaleusement et dénaturait (et pas qu’un peu) l’oeuvre de Victor Hugo ; mais bon, c’est fait avec beaucoup de talent et certains aspects de Notre-Dame de Paris ne pouvaient, certes, pas être abordés dans un film d’animation… mais le second opus me semble véritablement diffamatoire et salit la mémoire du livre ! Alors chanter les louanges du Bossu II… c’est un peu fort de cafè !

Suites : Du bon et du mauvais

Samedi 1 décembre 2007

Article 5/6 du Dossier de Décembre 2007   

Que se soit bien clair, les suites -bien qu’elles soient plus ou moins bonnes- constituent l’aspect le plus commercial de la compagnie Disney et l’attention apportée au scénario et au graphisme est minimum car on sait que le produit va se vendre rien qu’en annoncant qu’il s’agit de la suite de telle ou telle réussite des studios. Tous les numéros 2,3 sont-ils donc à mettre dans le même panier ?

Il ma semble qu’il faut tout de même rendre à César ce qui est à César… Admettons que quelques exceptions viennent confirmer la règle :  Toy Story 2, Fantasia 2000 et Bernard et Bianca auraient même tendance à surpasser leurs aînés. Ce qui est surprenant, c’est de savoir que ces « suites » ont été produits dans l’état d’esprit et avec les moyens d’un grand-classique : ils étaient destinés au cinéma !

Suites : Du bon et du mauvais dans Les Films d'Animation toy2-groupe

 

Les choses empirent ! On savait que tous les films de Disney allaient être affublés d’une suite mais on peut désormais parler de suites (Aladdin, le Roi Lion constituent déjà des trilogies). Par ailleurs, après s’être attaqué aux films des années 90, le fléau des suites s’en prend désormais aux premiers grands classiques de l’avant-guerre, Bambi 2, Dumbo 2, et même Cendrillon 2… c’est abusé NON ?

 

Jungle2 dans Les Films d'Animation Lion3 Mulan2

Même Pixar a fait une entorse à la règle, en signant une suite à Toy Story (même si cette dernière est, nous l’avons déjà dit, aussi bonne, voire même franchement meilleure que l’original). Destiné à l’origine pour le seul marché vidéo (idée vite écartée au vu du scénario solide et des trouvailles à foison), la sortie salles d’un produit à l’origine OAV semble donc n’être poussé que par sa qualité intrinsèque : le Dumbo 2 (sorti en 2007) était bien moyen, tandis que la sortie du Peter Pan 2 au cinéma en 2002 se justifie par la qualité de ce film ! 

La firme de la souris aux grandes oreilles n’est donc pas dupe sur la qualité de ses OAV, simples sources de revenus financiers, honteux. Et, ainsi, seuls ceux susceptibles de redorer un peu le blason de la firme ont les honneurs d’un réseau de distribution beaucoup plus large. Dans le cas précis des suites fades et même révoltantes (je pense toujours au Bossu 2), on voit donc bien que Disney a conscience de la pauvreté scénaristique et esthétique de ces productions mineures, mais ne fait rien pour enrayer la machine…

Liste des « suites » disponibles :

Le Retour de Jafar
Aladdin et le roi des voleurs
Le Roi Lion 2 -l’Honneur de la Tribu
La Belle et la Bête 2 -un Noël Enchanté
Pocahontas 2 -Un Monde Nouveau
Buzz l’éclair -le film 
la Petite Sirène 2 -Retour à l’Océan
la Belle et le Clochard 2 -l’Appel de la Rue
Le Bossu de Notre-Dame 2 -le Secret de Quasimodo
Cendrillon 2 -Une Vie de Princesse

Dumbo 2
Mulan 2
Les 101 Dalmatiens 2
Bambi 2
Atlantide 2

Kusko 2 – King Krong

(article inspiré de frames.free.fr)

Les origines de Bambi

Samedi 17 novembre 2007

Les origines de Bambi dans Les Films d'Animation bambi-01 

Bambi. C’est l’histoire d’un jeune faon qui voit sa mère mourir sous ses yeux, tuée par les balles d’un chasseur. Commence alors pour lui un voyage initiatique à travers la vie. 

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Cette histoire est tirée du roman de Felix Salter, juif éxilé aux Etats Unis. En le lisant, Walt Disney tombe sous le charme et en comprend vite le potentiel de cette histoire. Lorsque le film sort, nous sommes en 1942, en pleine guerre et le film ne rencontre pas le succès escompté. Ce sont les « années noires » de Disney, celles où il ne rentre pas dans ses frais, celles où personne ne veut payer pour un Mickey, celles où Disney vit de la propagande…

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Bambi est, à première vue, une gigantesque prise de position de la part de Disney  »contre » les chasseurs ; une éloge à la nature, à l’environnement et à la protection de la nature : Dans ce film, la nature est un personnage à part entière ; un personnage que l’on aime, que l’on déteste, que l’on admire ; bon et bienfaisant mais tout autant impitoyable.

Les chasseurs devaient au départ prendre une part beaucoup plus importante dans le film, un peu comme dans le livre, mais Disney renonça à cette idée, de peur d’être identifié comme l’un d’entre eux.

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Notons, par ailleurs que l’histoire de Bambi a été écrite durant la période de persécution des juifs. On peut tout à fait imaginer qu’il s’agit là d’une  métaphore de la condition juive, plaçant le jeune faon à la place des juifs, et les allemands à la place des chasseurs.

Même si Disney affirme ne jamais avoir pris de position politique dans ses films, on peut aisément comprendre que, compte tenu du contexte de l’époque, le film ait été, tout comme le livre, influencé par l’Histoire.

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Bambi raconte, avant tout, le parcours initiatique d’un jeune, tout comme Le Roi Lion, Dumbo ou même Némo, ce parcours initiatique étant l’exacte symbolisation du parcours de chacun de nos enfants qui sont tous amenés à quitter peu à peu le cocon familial pour apprendre à se débrouiller seuls dans la jungle de la vie.

ET VOUS COMMENT INTERPRETEZ-VOUS CETTE HISTOIRE ?

Troubles du sommeil : Walt Disney visionnaire

Mercredi 14 novembre 2007

Troubles du sommeil : Walt Disney visionnaire dans Les Films d'Animation photo_4 

Les troubles du sommeil ne furent étudiés qu’à partir des années 80 alors que Walt Disney les avait décrits dans le détail 30 ans plus tôt, dans plusieurs de ses dessins animés.

1 dans Les Films d'Animation[Texte: Constantin Xenakis] Officiant à l’Hospital Clinic de Barcelone, le neurologue espagnol Álex Iranzo le démontre dans une étude parue dans la revue spécialisée Sleep Medicine. Iranzo a tout d’abord été frappé par le fait que des personnages de La belle et le clochard et Cendrillon se débattaient durant leur sommeil de la même manière que certains de ses patients : en effet, le chien Bruno de Cendrillon agite ses membres rapidement lorsqu’il rêve qu’il pourchasse un chat.

Ces coïncidences ont alors poussé le médecin à analyser 46 classiques et plus de 500 courts-métrages de Walt Disney. Le neurologue fut alors impressionné par l’exactitude de la description des auteurs des dessins animés, lesquels illustraient ces maux – provenant d’une dysfonction cérébrale empêchant 2% des personnes âgées de jouir d’un sommeil tranquille durant la phase REM – dans le but de faire rire le public, alors que ceux-ci sont considérés aujourd’hui comme une pathologie.

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Au cours de ses analyses, Iranzo a également constaté que les troubles du sommeil étaient récurrentes dans l’oeuvre de Walt Disney : il arrive en effet que Donald souffre d’insomnie, qu’un des 7 nains doive faire face à des convulsions durant la nuit et à des phases de somnolence durant le jour, que Pluto traverse des phases au cours desquelles il est somnambule et que Mickey soit victime de cauchemars.

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