Benjamine, Audrey et Yasmine ont fait appel à moi : elles sont un peu désarçonnées par le sujet de TP qui leur a été soumis :
« Y a-t-il une dimension éducative dans les Grands Classiques Disney ?«
Loin de moi l’idée de faire leur devoir à leur place, je souhaite néanmoins leur donner un maximum de pistes pour ce sujet passionnant !
Vous aussi, chers internautes, n’hésitez pas à leur donner vos idées…
1- DOCUMENTEZ-VOUS !
Benjamine, Audrey et Yasmine, un gros travail de documentation vous attend !
- Commencez déjà par définir ce que sont les « Grands Classiques Disney » (1)
- Listez toutes les oeuvres concernées, n’oubliez pas d’en noter la date de parution !
- Visionnez un maximum de ces oeuvres et notament les plus connues !
- Enfin, informez-vous sur le personnage de Walt Disney : Sa vie, ses idéologies… ne négligez pas la dimension historique dans laquelle ce personnage a évolué : les guerres, le début du siècle, le monde de l’animation encore naissant, etc…
2- TROUVEZ LA PROBLEMATIQUE :
- Vous avez de la chance, elle se trouve dans votre sujet (Ouf !).
- Mais posez-vous quelques questions : qu’appelle-t-on « éducation » ? est-elle universelle ? quelle est sa place dans la société, dans les années 30-50, aujourd’hui ? à qui revient-elle (l’école, les parents, la société, l’Etat… ) ?
- Quelles ont été les grandes figures de l’éducation depuis le début du 20ème siècle (Jules Ferry….) et comment placer Disney dans tout ça ?
3- SURVOLEZ MON BLOG
- Bon, c’est sûr, ça fera tourner mon compteur de visites (Youpi !), mais pas seulement pour ça ! Je vous renvoie à un certain nombre d’articles que j’ai pu faire et qui se rapprochent de votre sujet :
- Les 3 articles sur l’interprétation des comtes : La Belle au Bois Dormant ou la belle défloraison ; Cendrillon, ou l’art de devenir une vraie femme ; Blanche-Neige ou l’histoire de la maturité sexuelle (Sept 2007)
- Le Thème de la Différence ; La Mort Symbolique ; Le Gang de Requin ou l’appel à la tolérance (Mai 2007)
- Monstres et Compagnie, ou les figures de l’interdit ; Madagascar ou l’image de la régression (Juin 2007)
… et en général tous les articles parus dans la rubrique « Films d’animation« .
4- AU BOULOT !
Je vous propose de voir un peu plus clair dans la « jungle » de l’oncle Walt. Je vous soumets donc un plan en deux parties quyi pourra vous servir de base pour votre devoir.
I- Voir le monde avec des yeux d’enfants :
a- Eveiller les enfants :
Les Disney plaisent aux enfants parce qu’ils retiennent leur attention : les formes, les couleurs, les voix, les bruitages… on éveille les enfants, on les initie tout en douceur au monde, et ça… c’est le début de l’éducation !
Les films Disney sont fabuleux : ils initient les enfants avec beaucoup de talent à la musique, et à TOUT type de musique (Classique, dans Merlin l’enchanteur, le reggae dans Gang de Requin, les voix sulfureuses dans Aladin ou la Petite Sirène, les musiques du monde… ).
L’humour : les films d’animation de Disney sont particulièrement habiles sur ce sujet. Observez les blagues des personnages que les enfants comprennent rapidement.
b- Visitons le monde
- Disney a cherché son inspiration dans de nombreuses civilisations pour ses films : les grands comtes européens (Blanche-Neige, La Belle et la Bête…), les pays nordiques (Rapunzel…), le monde arabe (Aladin), etc…
- Disney visite tous les mondes : le règne animal, végétal, humain… Tous les temps : du Moyen-âge (Robin des Bois) à nos jours… toutes les générations, toutes les cultures (Pocahontas, Mulan….), et ce, au masculin, comme au féminin !
c- La Morale Disney
Disney était très attentif à cette fameuse « morale ». Chaque film d’animation laisse transparaître une morale :
Peter Pan : Gardez votre âme d’enfant
La Belle et la Bête : La beauté est à l’intérieur
Dumbo : chaque être humain a en lui un trésor
etc… à vous de trouver la morale des autres…
Si avec ça, vous ne retrouvez pas la dimension éducative !!!
d- Les Grandes questions existentielles
Disney ne se contente pas de proposer une morale aseptisée ; il pose dès la plus tendre enfance des questions existentielles que nous n’osons peut-être pas nous-mêmes aborder avec nos enfants :
- La mort, et il pose notamment la question de la peine de mort (Pocahontas, Bambi)
- La sexualité (voir pour cela mes articles sur les grandes Princesses ou le dossier spécial couple)
- Le racisme (Pocahontas, Tarzan)
- L’éclatement de la famille (Lilo et Stitch, Le livre de la Jungle)
- Le Despotisme et le Bien-gouverner (Le Roi-Lion)
- etc… la liste est presque intarrissable !
II- Les limites de cette dimension éducative :
a- Une vision qui reste enfantine
- Ne vous y trompez pas : le monde Disney est un monde merveilleux et donc tout à fait irréel : les gentils sont toujours vainqueurs, les méchants ridiculisés et punis !
- La vision du monde est stéréotypée (cf l’image de la Princesse bien sage qui attend son Prince Charmant est erronée ; ex : le phénomène des Grandes Princesses Disney…)
b- Un monde manichéen
Le monde proposé par Disney, comme tout monde qui illustre une morale, reste particulièrement manichéen : on a toujours les gentils contre les méchants et tout y est toujours ou blanc ou noir (on pense parfois aux Fables de LaFontaine !)… il n’y a pas de demie-mesure… sauf peut-être dans les Disney très récents comme Frères des Ours, Mulan, Shrek… où l’on s’éloingne (un peu) de ce manichéïsme.
c- Précepts judéo-chrétiens
Relativisons un peu et demandons-nous si Blanche-Neige parle autant à un petit bonhomme né en amérique centrale ou dans les fins-fonds de l’afrique qu’à nos enfants… pas sûr.
Les concepts moraux prodigués dans les Disney sont emprunts de ce que j’appellerai notre « inconscient collectif », la culture judéo-chrétienne où le bien et le mal se torturent sans arrêt, où le héros est lisse, sans aucun défaut, sans haine pour celui qui lui fait les pires misères (à l’instar de Jésus)…
d- L’éducation au commercial
Dimension éducative, je veux bien, mais restons réalistes : la firme Disney n’a pas comme objectif ultime de rendre le monde meilleur et d’éduquer nos petites têtes blondes au bien : n’oublions pas que toute parution fait exploser les caisses Disney !
Pour conclure je dirais que OUI, il existe une réelle dimension éducative dans les Classiques Disney mais que celle-ci reste toute relative et qu’elle a ses limites ! On ne peux tout de même pas compter sur des dessins animés pour élever nos enfants !
EN ESPERANT VOUS AVOIR APPORTE UN MAXIMUM D’INFOS…
et, au fait, tenez-nous au courant de votre note !
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(1) POUR INFO :
Sous l’appellation « Classiques d’animation Disney » sont regroupés uniquement les longs-métrages d’animation avec ou sans prises de vues réelles réalisés par Walt Disney Feature Animation (WDFA), de Blanche Neige et les 7 nains (1938) à Chicken Little (2005).
En sont donc exclus, entre autres :
- les films en prises de vues réelles avec séquences d’animation (comme Mary Poppins, L’Apprentie sorcière, Mélodie du Sud, etc.)
- les films d’animation réalisés par des filiales comme DisneyToon Studios (La Bande à Picsou, le film : Le trésor de la lampe perdue…) et Walt Disney Television Animation (Le Monde magique de la Belle et la Bête…)
- les co-productions (Pixar, C.O.R.E., Vanguard…)
Cette classification est indépendante des appellations « Grands Classiques/Classiques » présentes en Europe sur les éditions VHS et DVD.
Voir la liste complète sur Wikipedia.