Archive pour août 2007

Cendrillon, ou l’art de devenir une vraie femme

Jeudi 30 août 2007

ATTENTION : L’interprétation suivante est destinée aux personnes averties.

Cendrillon
 
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L’histoire de Cendrillon semble être bâtie autour des angoisses et des espoirs qui forment le contenu essentiel de la rivalite fraternelle et autour de l’héroïne triomphant de ses soeurs qui l’ont rabaissée ; d’ailleurs, l’expression « vivre parmi les cendres » s’appliquait symboliquement à celui ou à celle qui occupait une position très inférieure par rapport à ses frères et soeurs.
 

L’histoire de Cendrillon traduit parfaitement les expériences vécues par le jeune enfant en proie à la rivalité fraternelle : Cendrillon est écrasée et avilie par ses demi-soeurs; sa (belle-) mère la sacrifie pour elles et exige d’elle les corvées les plus sales, et bien qu’elle les accomplisse parfaitement, on ne reconnaît pas ses mérites  : c’est ce que ressent l’enfant quand il est ravagé par les supplices de la rivalité fraternelle. Cendrillon séduit tout autant, ou presque, les garçons que les filles parce que les enfants des deux sexes souffrent de la rivalité fraternelle et ont le même désir d’échapper à leur position inférieure et de surpasser ceux qui semblent supérieurs à eux.
 

Par ailleurs, Cendrillon représente l’enfant pré-pubertaire qui n’a pas encore refoulé son désir d’être sale et qui n’a pas encore pris en aversion les petits animaux furtifs (comme les souris), et qui a encore la faculté de voir ce que les adultes ne voient plus (la citrouille est pour elle un carrosse). Les souris et les rats hantent les endroits sombres et sales et volent les denrées. Inconsciemment ils éveillent également des associations phalliques, présageant l’arrivée de l’intérêt et de la maturité sexuels. En dehors de ces rapprochements phalliques, le fait de transformer ces animaux inférieurs, et même répugnants, en chevaux, en cocher et en laquais, représente une sublimation.

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Ces détails font voir qu’au cours de son stade inférieur, Cendrillon avait peut-être des préoccupations phalliques; ils semblent montrer que cet intérêt pour la saleté et pour les emblèmes phalliques doit être sublimé tandis qu’elle évolue vers la maturité, autrement dit, qu’elle se prépare à accueillir le Prince. 

                                                                       cendrillon%20(26) dans Les Films d'Animation 

En fuyant le prince, Cendrillon montre qu’elle veut être choisie pour ce qu’elle est vraiment et non pour ses atours somptueux. Elle n’appartiendra à son amant que si, l’ayant vue dans son état de dégradation, il n’en continue pas moins de la désirer. Le fait de supplier pour aller au bal et d’ensuite s’en enfuir symbolisent l’ambivalence de la jeune fille qui veut s’engager personnellement et sexuellement et qui, en même temps, a peur de le faire. 

Ce n’est sans doute pas par hasard que Cendrillon est chaussée de pantoufles de verre… Un petit réceptacle où une partie du corps peut se glisser et être tenue serrée peut être considéré comme le symbole du vagin. Et s’il est fait d’une matière fragile qui peut se briser si on la force, on pense aussitôt à l’hymen; et un objet qui se perd facilement à la fin d’un bal, au moment où l’amant essaie de s’emparer de sa bien-aimée, peut passer pour une image assez juste de la virginité, particulièrement quand l’homme dresse un piège pour s’en emparer. En fuyant, Cendrillon semble faire un effort pour protéger sa virginité.
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A la fin du film, on sent que la scène de la pantoufle symbolise la conclusion des fiançailles, et que Cendrillon est une fiancée vierge :  Tous les enfants savent que le mariage est lié au sexe.  

Le prince, en lui présentant la pantoufle, lui fait posséder vraiment à la fois la pantoufle et le royaume. Il lui offre symboliquement sa féminité sous la forme de la pantoufle d’or-vagin : l’acceptation par l’homme du vagin et de l’amour qu’il éprouve pour la femme est l’ultime validation, par l’homme, du caractère désirable de sa féminité.
 

Mais personne, pas même un prince de conte de fées, ne peut forcer une femme à accepter sa féminité; seule Cendrillon, finalement, peut le faire, aidée toutefois par l’amour du prince. Voilà donc là la signification profonde des successifs essayages de la pantoufle par les jeunes filles de la maison.  

Au cours de la cérémonie de la pantoufle, qui cèle les fiançailles de Cendrillon et du prince, celui-ci la choisit parce que d’une manière symbolique, elle est la femme non castrée qui le soulage de son angoisse de castration qui empêcherait les relations conjugales d’être pleinement heureuses. Elle le choisit parce qu’il l’apprécie sous ses aspects sexuels « sales », parce qu’il accepte amoureusement son vagin représenté par la pantoufle, et parce qu’il approuve son désir du pénis, symbolisé par le petit pied qui se loge à l’aise dans la pantoufle-vagin.

                                                                        cendrillon 
 

C’est pourquoi le prince apporte la pantoufle à Cendrillon et c’est pourquoi elle y glisse son petit pied c’est en faisant cela qu’elle se reconnaît pour l’épouse qui convient au prince. Mais en enfonçant son pied dans la pantoufle, elle affirme également qu’elle jouera, elle aussi, un rôle actif dans leurs rapports sexuels. Et elle donne aussi l’assurance qu’il ne lui manque, et qu’il ne lui manquera jamais rien; elle possède tout ce qui convient au prince, de même que son pied convient parfaitement à la pantoufle.
 

Cendrillon détaille les étapes du développement de la personnalité indispensables à l’accomplissement de soi, et les présente à la manière des contes de fées, de telle sorte que n’importe qui peut comprendre ce qu’il doit faire pour devenir un être humain accompli.
 

Cendrillon guide l’enfant depuis ses plus grandes déceptions (les désillusions oedipiennes, l’angoisse de castration, la mauvaise opinion qu’il a de lui-même, calquée sur celle qu’il prête aux autres… ) jusqu’au moment où il développe son autonomie, où il devient sérieux dans son travail et où il atteint son identité positive. Cendrillon, à la fin de l’histoire, est effectivement prête à vivre un heureux mariage. Mais aime-t-elle le prince ? L’histoire ne le dit nulle part. Mais qu’a Cendrillon encore à apprendre? Quelles autres expériences sont nécessaires pour montrer à l’enfant ce qu’est le véritable amour ?

Sources de cet article : Bibliothèque Municipale de Lyon et Psychanalyse des Contes de fées, Bruno BETTELHEIM

Blanche-Neige ou l’histoire de la maturité sexuelle

Jeudi 30 août 2007

ATTENTION : L’interprétation suivante est destinée aux personnes averties.

Blanche-Neige
 
Blanche-Neige ou l'histoire de la maturité sexuelle dans Les Films d'Animation blanche-neige%20(12) 

La façon dont Disney a traité l’histoire de Blanche-Neige laisse les complications oedipiennes à notre imagination, sans les imposer à notre esprit conscient ; bien étudié, nous allons voir à quel point cette histoire nous permet de distinguer les phases principales du développement de l’enfance. Les années pré-oedipiennes de Blanche-Neige (lorsqu’elle était totalement dépendante de ses parents) sont à peine mentionnées : L’histoire se rapporte essentiellement aux conflits oedipiens entre la mère et la fille et à l’adolescence, et insistent sur ce qui constitue une «bonne enfance» et sur ce qu’il faut faire pour en sortir.
 

Apparemment il n’arrive rien de mal à Blanche neige pendant ses premières années de vie, bien que sa mère soit morte en couches et ait été remplacée par une belle-mère. Cette dernière ne devient la marâtre « typique» des contes de fées que lorsque Blanche-Neige commence à mûrir. Elle commence alors à se sentir menacée par Blanche-Neige et devient jalouse. Son narcissisme est mis en évidence quand elle essaie de se rassurer sur sa beauté en interrogeant le miroir magique.  

L’attitude de la reine devant son miroir rappelle le vieux thème de Narcisse, qui finit par se laisser engloutir par l’amour qu’il avait de lui-même. Ce sont les parents les plus narcissiques qui se sentent les plus menacés par la croissance de leur enfant. Celui-ci leur montre, en prenant de l’âge, qu’ils vieillissent. Tant que l’enfant est totalement dépendant, il continue, pour ainsi dire, de faire partie du père et surtout de la mère. Mais quand, mûrissant, il tend vers son indépendance, il est ressenti comme une menace, et c’est ce qui arrive à la reine de Blanche-Neige : dans Blanche-Neige, la lutte oedipienne de la petite fille pubertaire n’est pas refoulée, mais vecue autour de la mère considérée comme rivale ; par ailleurs, le père est une figure totalement absente qui ne permet pas de désamorcer le conflit.

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Tous les enfants voudraient qu’il soit possible d’éviter le difficile travail de l’intégration qui, ainsi que le montre aussi l’histoire de Blanche-Neige, s’accompagne de graves dangers. Pendant un certain temps il semble qu’il soit possible d’échapper à cette tâche : Blanche-Neige mène provisoirement une existence paisible auprès des nains où elle cesse d’être une enfant incapable d’affronter les difficultés du monde pour devenir une fillette qui apprend à bien travailler et à en tirer plaisir.
 

Comme les fées, les nains peuvent être bons ou mauvais ; dans Blanche-Neige, ils sont bons et ne demandent qu’à l’aider. La première chose que nous apprenons à leur sujet, c’est qu’ils « rentrent du boulot« . Comme tous les nains, même ceux qui sont antipathiques, ils sont durs et habiles à leur travail. Ils ne vivent que pour travailler ; ils ignorent ce que peuvent être les loisirs et les divertissements. Ils sont d’emblée impressionnés par la beauté de Blanche-Neige. Blanche-Neige va signer avec eux une sorte de pacte, lié au travail et à l’entretien de la maison : Les sept nains évoquent les sept jours de la semaine, des jours consacrés au labeur. Ce passage représente la période de l’intégration de l’adolescent dans le monde du travail.
 

Les nains sont donc essentiellement des êtres de sexe masculin, mais ils sont des hommes dont la croissance a avorté. Ces « hommes  en miniature», avec leur corps trapu et leur travail de piocheur (ils se faufilent facilement dans les cavités sombres) évoquent des associations phalliques. Ils ne sont certainement pas des hommes dans le sens sexuel du mot ; leur façon de vivre et leur méconnaissance de l’amour évoquent une existence pré-oedipienne.

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La période paisible de pré-adolescence que Blanche-Neige vit chez les nains avant que la reine ne revienne la tourmenter, lui donne la force de passer à l’adolescence. Elle entre ainsi dans une nouvelle phase de troubles :  elle n’est plus une enfant qui doit subir passivement tout ce que sa mère lui inflige, mais une personne qui doit participer en toute responsabilité à ce qui lui arrive.
Les relations de Blanche-Neige avec la reine symbolisent certaines des graves difficultés qui peuvent surgir entre la mère et la fille.
 

Après avoir failli être détruite par son conflit pubertaire précoce et par la rivalité qui l’opposait à sa marâtre, Blanche-Neige tente de se réfugier dans une période de latence dénuée de conflits où, sa sexualité restant en sommeil, elle peut éviter les tourments de l’adolescence. Mais le développement humain, pas plus que le temps, ne peut rester statique, et il ne sert à rien d’essayer de revenir à une vie de latence pour échapper aux troubles de l’adolescence. Au tout début de son adolescence, Blanche-Neige commence à connaître les désirs sexuels qui étaient refoulés et endormis pendant la latence. Au même moment, la marâtre, qui représente les éléments consciemment refusés dans le conflit interne de Blanche-Neige, rentre en scène et brise la paix intérieure de la jeune fille.
 

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La facilité avec laquelle Blanche-Neige se laisse tenter par sa marâtre, malgré les avertissements des nains, montre combien ces tentations sont proches de ses désirs secrets. Les nains lui disent en vain de ne laisser entrer personne dans la maison (ou, symboliquement, dans son être intérieur).  La scène de la pomme symbolise le moment où l’adolescent décide de ne plus fuir devant les conflit mais de les affronter.  

Blanche-Neige croque généreusement dans la pomme : en mangeant la partie rouge (érotique) de la pomme, elle met fin à son « innocence ». Les nains, qui étaient les compagnons de son existence fixée au stade de latence, sont incapables de lui rendre la vie :  Elle a fait son choix. Le rouge de la pomme évoque des associations sexuelles, de même que les trois gouttes de sang qui conduisent à la naissance de  Blanche-Neige : celles-ci évoquent la menstruation, un événement qui marque le début de la maturité sexuelle. Tandis qu’elle mange la partie rouge de la pomme, l’enfant qui est en Blanche-Neige meurt et est placé dans un cercueil de verre.

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L’histoire de Blanche-Neige nous apprend qu’il ne suffit pas d’atteindre la maturité physique pour être prêt, intellectuellement et affectivement, à entrer dans l’âge adulte, en tant qu’il est représenté par le mariage. L’adolescent doit encore grandir, et il faut encore beaucoup de temps avant que soit formée une personnalité plus mûre et que soient intégrés les vieux conflits. C’est à ce moment-là seulement qu’on est prêt à accueillir le partenaire de l’autre sexe et à établir avec lui les relations intimes qui permettent à la maturité adulte de s’accomplir. Le partenaire de Blanche-Neige est le prince qui reçoit le cercueil des mains des nains et qui l’emporte. L’histoire de Blanche-Neige nous dit de façon symbolique que si nous ne refrénons pas nos passions incontrôlées, elles finiront par nous détruire.

De nombreux héros de contes de fées, à un moment crucial de leur développement, tombent dans un profond sommeil ou sont ramenés à la vie. Chaque réveil (ou renaissance) symbolise l’accession à un niveau supérieur de maturité et de compréhension. C’est l’une des façons qu’adopte le conte de fées pour stimuler notre désir de donner à la vie une signification plus élevée : une conscience plus profonde, une meilleure connaissance de soi et une plus grande maturité. La longue période d’inactivité qui précède le réveil de Blanche-Neige fait comprendre à l’auditeur – sans l’exprimer consciemment – que cette renaissance exige pour les deux sexes un temps de repos et de concentration.

Sources de cet article : Bibliothèque Municipale de Lyon et Psychanalyse des Contes de fées, Bruno BETTELHEIM

Les Parcs Disneyland : Une inspiration purement européenne !!!

Mardi 28 août 2007

L’histoire de Disneyland Paris a commencé bien avant son ouverture en 1992 et elle a été longue et périlleuse !!! Bien que Walt Disney était américain, il est un peu hatif de proclamer que toutes les créations de Disney sont des produits de la culture américaine. Walt Disney a été profondément imprégné par  » le vieux monde  » : son père était d’origine irlandaise et sa mère avait des ancêtres allemands. C’est donc auprès des légendes européennes, de ses contes de fées, de ses idées et de sa culture en général que Walt Disney a puisé son inspiration… C’était donc tout à fait logique pour la Compagnie Walt Disney, dans le milieu des années 80, de décider d’établir leur quatrième Royaume Enchanté (après Disneyland Californie, Walt Disney World en Floride et Disneyland Tokyo) à l’endroit même où Walt a trouvé tant d’inspiration : au coeur de l’Europe… même l’accomplissement  le plus « américain » de Walt Disney a été influencé de manière incommensurable par la culture européenne.

Disneyland a ouvert ses portes le 17 juillet 1955. Ce fut le premier parc à thème du monde.Quand Walt Disney recherchait des idées pour son Disneyland il s’est tourné vers l’Europe :Chateau de Disneyland Anaheim Californie 

- Le château Neuschwanstein en Bavière a servi d’inspiration au château de Disneyland.

- La réalisation du monorail du parc en 1959, était inspirée de prototypes qu’il avait vus en Allemagne ; c’est d’ailleurs un industriel allemand qui en a assuré la réalisation.

 - C’est au parc d’attraction de  Tivoli à Copenhague que Walt a eu l’idée de faire illuminer son parc à la tombée de la nuit.

Quand Disneyland s’est avéré être un succès (après les premières années difficiles), Walt a commencé à penser à la possibilité de créer un autre royaume enchanté. Cependant, Walt est mort avant que les premiers travaux de construction ne commencent sur le site d’Orlando, en Floride. Mais ses idées et ses rêves ne sont pas morts avec lui. Son frère continue son oeuvre et en 1971 le Walt Disney’s World ouvre enfin et il deviendra l’un des lieux les plus touristiques au monde.

Et presque 37 ans après l’ouverture de Disneyland, Disney est retourné réellement là où tout a commencé : le 12 avril 1992 le parc Euro Disney est inauguré en Europe, près de Paris. Les Européens ont maintenant leur Magic Kingdom et nous pouvons en être fiers. Mais le chemin vers Paris a été long et difficile : A l’origine, il était prévu de réaliser la parc européen à Barcelone, idée qui a été abandonnée car l’Espagne a été jugée trop loin du centre de l’Europe. Après de nombreux rebondissements, c’est finalement à Marne la Vallée que le quatrième Monde Enchanté a été installé…

Mulan, ou la place de la femme dans la société

Vendredi 24 août 2007

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Mulan est le 54e long-métrage d’animation et le 36e « Classique » des studios Disney. Sorti en 1998, il s’inspire de la légende de Hua Mulan.

L’Histoire : Mulan est une jeune Chinoise. Lorsque la guerre éclate dans son pays, un homme est convoqué dans chaque famille, pour défendre la Chine. Alors, pour sauver son père, Mulan décide de prendre sa place. Elle doit désormais se faire passer pour un homme, car si on découvre la réalité, sa famille sera déshonorée.

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Pas facile, lorsque l’on est une jeune fille, de trouver sa place dans la société : les espoirs des parents, le regard critique des « autres », sont en totale contradiction avec nos envies et nos désirs…

Mulan pose tous les problèmes liés à la féminité naissante :

- La place de la femme dans la société : La chanson de la marieuse est très claire : « Nous devons servir l’empereur ; les hommes en se battant, les femmes en attendant« . A l’opposé des héroïnes classiques et dans la lignée de Belle et de Ariel, Mulan fait partie d’une nouvelle génération d’héroïnes d’animation : son caractère affirmé la pousse à ne pas accepter la place réductrice réservée aux femmes. Dans une société où la femme ne semble être qu’un objet d’ornement,  elle n’hésite pas à faire fi de l’autorité paternelle, et des conventions sociales. Mulan, à son tour, est une jeune entêtée qui fait confiance à son coeur pour avancer dans la vie. De façon, peut-être, à ne pas trop heurter nos sociétés occidentales, l’histoire se passe en Chine, dans un pays où la place de la femme est en pleine mutation, à mi-chemin entre une tradition écrasante et une modernité naissante. Mulan incarne parfaitement cette nouvelle génération de chinoises dont la vie est un fil tendu entre ces deux mondes. Elle a le choix entre le mariage « classique », vers lequel la mènent ses parents (tout en sachant qu’elle n’est pas faite pour) : c’est la scène de la marieuse ; et une union libre et moderne, qui lui correspond tout à fait : c’est l’amour naissant avec ce jeune officier.

- L’homosexualité est traitée en filigranne de façon très discrète : l’amour entre Mulan (qui se fait passer pour un homme) et Shang frôle avec subtilité l’homosexualité, faisant comprendre, au passage, aux enfants, que l’amour n’est pas chose évidente. Shang est troublé par Mulan, et ce, dès le début de leur rencontre : C’est le seul de ses soldats qui se rapproche de lui dans les moments difficiles (à la mort de son père, par exemple) et ils tissent, ensemble, des relations privilégiées. Peut-être sont-ce les qualités féminines de Mulan qui l’attirent, peut-être n’a-t-il pas, lui, de tabou sexuel à franchir. Toujours est-il que, même si la barrière est très floue, la question de l’homosexualité reste posée et le film ne lui apporte pas vraiment de réponse : c’est à l’enfant à tirer ses propres conclusions sur ce mode de sexualité…

- L’égalité entre hommes et femmes est (enfin?) bel et bien restauré : La révolution sexuelle a eu lieu depuis bien longtemps, et pourtant… rien n’est encore acquis!!! Dans le pays de Mulan, c’est l’homme qui fait la guerre, c’est le père qui fait autorité, la femme étant réduite à un rôle représentatif de la croyance ancestrale. Dans ce paysage traditionnaliste, Mulan fait figure de personnage asexué, tant son physique et son caractère sont entre les deux sexes : c’est une jeune fille, et pourtant ses formes naissantes sont imperceptibles (d’ailleurs, le doute est général sur sa faculté à prendre mari) ; elle se bat comme un homme contre Shan-Yu ; elle dépasse les frontières du sexe : Mulan représente l’Homme. Désormais, accompagnée de Fiona ou de Jasmine, elle établit de façon définitive l’égalité absolue entre hommes et femmes.

- L’importance de l’éducation : Pour que cette révolution aie lieu, il faut avant tout qu’elle soit menée par des personnes ouverts d’esprit. Les parents de Mulan semblent, à première vue, embrigadés par le traditionnalisme écrasant de leur société : ils mènent Mulan vers la marieuse en priant pour qu’elle réussisse à passer ce cap. Et pourtant, on peut sentir que les parents de Mulan savent parfaitement que les conventions sociales ne sont que des conventions : le père de Mulan, mort d’inquiétude, se fiche éperduement de l’épée que celle-ci lui amène : il lui précise que tout ce qui compte, c’est qu’elle soit saine et sauve : son honneur n’est, finalement, que secondaire. Voyez comme le personnage de la grand-mère de Mulan est atypique : derrière des airs coincés et traditionnalistes, cette vieille femme véhicule aussi des valeurs modernes : elle regrette que Mulan n’ai pas « ramené » un homme ; elle plaisante sur des sujets graves… Ce film est très clair à ce sujet : l’évolution des choses ne peut se faire que par des gens très ouverts au changement et dont l’éducation véhicule, en toile de fond, l’ouverture et le respect de la différence…

***

Le saviez-vous ?

- Dans la version française, c’est Patrick Fiori qui assure la voix de Shang lors des passages chantés et c’est José Garcia qui a prêté sa voix à Mushu !!

- Dans la tour des feux d’artifices, on peut voir un personnage qui a tout sauf les traits d’un chinois : c’est la caricature d’un des réalisateurs du film.

- La réalisation du film a coûté environ 70 000 000 $

Des Erreurs se sont glissées dans ce film :

- Au début du film, Mulan se peint le visage en blanc et revêt un kimono. Ces pratiques sont japonaises et non pas chinoises.

- Le criquet de Mulan n’a que quatre pattes au lieu de six.

- Shan-Yu le Hun prétend avoir été invité par l’Empereur à édifier sa « grande muraille » afin de prouver sa force, alors que l’on sait qu’il a fallu des siècles pour construire la Grande Muraille et qu’elle fût achevée bien après que les Huns aient cessé d’être une menace.

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Dédicasse pour mon p’tit bolide

Jeudi 23 août 2007

40 secondes de pur bonheur !!!

Image de prévisualisation YouTube

Mon fils adore !!

Réalisateurs de films courts… un espace créé pour vous !!

Jeudi 23 août 2007

INFO PRATIQUE 

6NEMA.COM est un projet bénévole dont le but est de créer le premier site de diffusion* consacré exclusivement aux films de court métrage ; ce site présente les caractéristiques suivantes :

       – diffusion en streaming et dans une qualité optimale
       – création d’une base de données exhaustive du court
       – découverte de talents autoproduits

Le site est ouvert aux courts professionnels, autoproduits ou encore aux films d’école, jusqu’à 60 minutes, sans restriction de genre : Plusieurs réalisateurs de FILMS D’ANIMATION ont déjà deposé leurs films sur cette plate-forme.

De nombreux producteurs professionnels tels que Lazennec, Sombrero, Dharamsala, ADR, Les Films en Hiver, Les Films de l’Espoir, Les Films du Poisson y ont déjà déposé leur catalogue de courts, pour améliorer la visibilité de leurs films auprès du grand public et des professionnels du cinéma, et bénéficier de sources de revenus complémentaires.

        

6NEMA.COM a récemment été ouvert en accès restreint, afin de permettre aux réalisateurs qui le souhaitent de figurer sur le site dès le lancement officiel (prévu d’ici 1 mois environ).

L’adresse de cet espace est :
www.6nema.com/espace_realisateurs

Alors, réalisateurs ! N’hésitez pas à vous lancer et à nous informer de l’évolution de vos courts métrages!!!

_______________________________

* Pour le détail des conditions, merci de vous adresser à 6NEMA.COM

QUIZZ : Chansons Disney

Jeudi 16 août 2007

Vous pensez bien connaître les grandes chansons des films d’animation ? Alors essayez ce Quizz fait maison !!!

Pour les meilleurs d’entre vous, il y a un tableau d’honneur, alors n’oubliez pas de donner votre pseudo’ 

Cliquez sur le lien suivant !!!

http://www.kooiz.com/fr/quizuser.asp?id=89044&ty=1

Ce QUIZZ vous a plu et vous voudriez que j’en crée d’autres ? Laissez-moi un commentaire à ce sujet !!!

Walt Disney fait des gros sous !!!

Jeudi 16 août 2007

Source de cet article : Romandie-news.com 

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Le groupe Walt Disney a enregistré une hausse de son bénéfice au troisième trimestre 2006.

                                                             Walt Disney fait des gros sous !!! dans Bon à savoir! billets%20(21)

 

Le bénéfice net a progressé de 4,7% au cours du trimestre par rapport à la même période de l’année précédente pour s’établir à 1,18 milliards de dollars.

Disney a rappelé que le bénéfice net du troisième trimestre 2006 avait été positivement influencé à hauteur de 30 millions de dollars par le rachat des studios d’animation Pixar.

                                                                           dollars%20(4) dans Bon à savoir!

 

Le chiffre d’affaires a pour sa part augmenté de 6,7% à 9,05 milliards de dollars. C’est plus que les attentes des analystes qui tablaient sur 9,02 milliards.

Disney a annoncé une hausse des recettes dans l’ensemble de ses branches :

La division médias+6,2% à 3,8 milliards de dollars (grâce à une hausse des recettes publicitaires sur le réseau câblé notamment).

La division parcs+6,4% à 2,9 milliards de dollars (grâce à une hausse des dépenses des visiteurs).

La branche cinéma+4% à 1,8 milliard de dollars, une hausse un peu plus modeste car le secteur souffre de la baisse des ventes de DVD par rapport à un troisième trimestre 2006 dopé par le succès du «Monde de Narnia».

La division «produits dérivés» : a enregistré un bond de 23% de son chiffre d’affaires à 549 millions de dollars.

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Le groupe a racheté 151 millions d’actions au cours des neufs mois de son exercice, pour un montant de 5,2 milliards de dollars dont 1,9 milliard au troisième trimestre.

De quoi hésiter encore un peu avant de mettre (encore) la main au porte-monnaie!!!

Les Grandes Princesses : Introduction

Mercredi 1 août 2007

Article 1/6 du Dossier de Août 2007 

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Laquelle d’entre nous ne s’est jamais laissée aller à rêver d’être l’une de ses magnifiques princesses du monde animé : Cendrillon, Jasmine, Belle, Ariel… leur destin incroyable a fait rêver et continue de faire rêver des générations entières de petites filles.

Chacune de ces princesses renferment ses propres secrêts, sa propre histoire… Qu’est-ce qui fait que nos petites filles vont plutôt s’identifier à telle ou telle beauté animée ? Quels symboles cachent les grandes princesses ?

Nous verrons que nous pouvons distinguer troi « générations » de princesses animées : Les grandes classiques, qui nous renvoient à l’époque  où la belle attendait patiemment son prince charmant ; les princesses au caractère affirmé ; les princesses modernes, qui exhibent leur différences.  Nous verrons notamment que chacune de ces générations a introduit une vision différente du couple.

Et lorsque, parfois, le ciel est un peu gris pour nous, ne rêvons-nous pas, nous aussi, de nous envoler au pays des rêves bleus ?

Les Grandes Princesses… 1ère Génération

Mercredi 1 août 2007

Article 2/6 du Dossier de Août 2007

Les Grandes Princesses... 1ère Génération dans Les Films d'Animation Cendrillon004

 La première génération de princesses dans les films d’animation est constituée des grandes classiques : La Belle au Bois Dormant, Blanche Neige et Cendrillon ; ce sont les plus anciennes.

Elles perpétuent le mythe de la femme fatale inaccessible* : C’est Cendrillon enfermée à clé dans une haute tour ; c’est Aurore isolée puis « endormie » ; c’est Blanche Neige, présumée morte… Il s’agit là d’une image très classique et stéréotypée de la femme : elle est, par définition inaccessible et son amour doit se mériter. La princesse n’a pas de caractère : elle est passive et subit les événements qui lui arrivent.

Tout l’univers féodal et mythologique tourne autour de ces princesses : L’amour se veut chevaleresque : Robin des Bois illustre l’amant parfait et donne l’exemple aux princes anonymes qui séduisent nos belles princesses.

On peut d’ailleurs noter que, pour cette génération de princesses, elles ne connaissent pas leur prince et n’apprennent pas non plus à le connaître : il leur est en quelque sorte « imposé » par le destin : c’est la bravoure du prince qui le distingue et lui donne le droit d’embrasser (et d’épouser) la belle : plusieur générations d’enfants ont donc été bercées par ce modèle du couple, comme à l’époque (pas si loin que ça) où les parents décidaient arbitrairement de la constitution des couples.

* à ce sujet, lire notre article « Extrait du Da Vinci Code » dans lequel la femme est souvent associée à la recherche du Graal.

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